Pigeon-Vole

Ceux qui me connaissent le savent : je ne sais pas faire court…
Je renoue donc avec la tradition du roman fleuve et vous souhaite une bonne lecture.

J’y ai beaucoup réfléchi, j’en ai parlé, je l’ai écrit, il ne restait plus qu’à se décider à le faire.
J’ai commencé la refonte de toutes mes installations, pour une utilisation plus adaptée.
J’en ai profité pour prendre quelques photos.
Voici un petit reportage pour illustrer les étapes de cette (re)construction.

Au départ, il y avait trois volières, toutes en longueur, et conçues pour abriter des grandes perruches.
Cette construction est mal adaptée pour des pigeons.
Les volières font un mètre de large par 3, 4 et 5 mètres de longueur, avec un abri d’un mètre sous le hangar.
Pour éviter les évasions, elles sont desservies par un couloir de service, qui sert aussi de sas, sous le hangar.

Quand j’ai décidé d’y loger des pigeons – au début uniquement Viennois et Galatis - j’ai apporté quelques modifications :
- J’ai couvert toute la surface des volières, qui étaient initialement à l’air libre - pour éviter la pluie.
- J’ai ajouté une petite tourelle pour faire joli.
- A l’usage, cela s’est avéré mal pratique et j’en ai condamné l’accès ensuite.
- Les pigeons s’y réfugient et c’est beaucoup trop haut pour les y attraper.
- J’ai ouvert des trappes et inventé des spoutniks pour faire sortir et rentrer les pigeons.
- J’ai posé du caillebotis métallique au sol pour des raisons d’hygiène.
- J’ai installé l’eau courante, et des abreuvoirs à flotteur.
- En combinant avec des mangeoires avec réserve de grain, je peux partir en congés, sans avoir à confier la corvée de d’eau à quiconque.



Avec le temps, toute cette installation s’est avérée mal adaptée :
- La configuration en longueur n’est pas adaptée pour des pigeons,
- La couverture n’est pas idéale et fuit en cas de pluie (eau + fientes = odeurs…),
- L’armature en bois, trop longtemps aux intempéries commence à donner des signes de faiblesse,
- Je me suis un peu laissé emporter par mon enthousiasme : 5 race de vol + droppers et autres races = plus de 150 pigeons,
- Tous les jeunes pigeons de vol sont logés dans une volière unique.
- Cette année, j’ai eu jusqu’à 80 pigeons dans 8 mètres cube : c’est beaucoup.
- Il est difficile de les faire sortir race par race, pour laisser s’exprimer les caractéristiques de vol de chacun,
- Je veux libérer la place prise par deux volières de reproducteurs et la consacrer aux pigeons qui volent uniquement.

La première étape consiste à tout démonter, et tout nettoyer.
Tout le bois va partir à la benne : il n’y a rien de bon à récupérer.
Certains morceaux sont même attaqués par les champignons.
En revanche, je veux récupérer le grillage pour le réutiliser dans la nouvelle construction.
C’est du grillage rigide à maille carrées soudées de 1,3 cm par 1,3 cm (pour les souris).
Ça coûte un bras et il m’en faut des dizaines et des dizaines de mètres.

Au bout de 2 jours de travail, et après un bon coup de nettoyeur haute pression le chantier est prêt pour commencer.



Je garde les fondations existantes. Je ne peux pas faire plus grand : en pleine ville on manque de place.
Je ne peux que rationaliser l’utilisation des mètres carrés existants.

Pendant ce temps, les anciens pensionnaires attendent sagement – et bien entassés – dans les volières des reproducteurs.
Il faut faire vite : la surpopulation n’est pas une bonne chose.
Nous sommes déjà en période de mue et les oiseaux semblent abattus et amorphes.



Une autre contrainte technique : dans la volière du fond (reproducteurs Birminghams et quelques Nikolaïevs), il y a des jeunes trop petits pour être déplacés.
Je déplace les couples qui n’ont pas de petits et je laisse les autres.
Je réduis donc leur espace vital au strict minimum.
Je ne laisse que la partie sous abris qui contient les nichoirs. Il faudra travailler en tournant autour.



Il ne faut pas se laisser abattre, et les journées sont longues. Un peu de réconfort est le bienvenu.
Le PT qui n’a pas servi depuis 2 ans en profite pour reprendre du service pendant le temps des pauses.



Ensuite c’est le retour à l’école primaire, avec les calculs d’intervalles.
Comment faire rentrer des carrés d’un mètre sur un mètre (taille des caillebotis), séparés par un bastaing de 6 centimètres d’épaisseur, dans une fondation en parpaings de taille déjà définie ?
C’est le début d’une longue séance de « prise de tête » dont on sort vainqueur, non sans avoir accepté quelques compromis par rapport aux prévisions initiales : doubler un bastaing ici, poser à moitié dans le vide là, etc.…



Après avoir pris les bonnes décisions, et quelques coups de marteau plus tard, le chantier commence à ressembler à ce qu’on avait prévu.
Il faut l’imaginer fini, nous sommes dans la bonne direction.

Les caillebotis on été remontés de la hauteur d'un bastaing par rapport à l'ancienne construction.
Si on ajoute la hauteur du parpaing, cela qui les mets à 16 + 20 = 36 centimètres du sol.
Au passage : la solution caillebotis est géniale en période de mue car les plumes tombent à travers.



A la fin de la journée, le bâti est debout, disposé correctement sur ses fondations.
Les équerrages sont corrects. On a même eu le temps de poser les futures portes.
Les portes donnent directement sur l’extérieur : il s’agit de volières de vol.

Les pigeons vont sortir : nous n'avons plus à crainte d'évasions comme avec les oiseaux exotiques.
Les volières ont été orientées dans l'autre sens. Il ne reste plus qu'à grillager et couvrir.
J'en profite pour remplacer tout l'écoulement de mes pluviales par des gouttières et des tuyaux en zinc.



Entre temps, les petits bébés Birmingham ont grandi.
On peut transférer tout le monde dans une des volières terminées, et finaliser la dernière volière sous abri.
Les premiers occupants ont l'air surpris par tant de confort et d'espace.

Comme on peut le voir, j’ai opté pour une solution « claire ».
Le dessus est en panneau de plexiglas du type avec lequel on recouvre les vérandas.
Le fond est tout simplement une vitre de 6 mm.
Les volières sont abritées du vent au nord et à l’est.
Cette fois ci, le toit déborde très largement pour protéger de la pluie.



Nous avons maintenant 5 volières de vol indépendantes.
Leurs dimensions sont d'un mètre de largeur, et en longueur : 1 de 1 mètre, 1 de 2 mètres et 3 de trois mètres.
- Düneks,
- Viennois,
- Galatis,
- Nikolaïevs,
- Birminghams.

Il faut encore aménager : perchoirs, réinstaller l'au courante, mettre des mangeoires, etc.
Noter au passage les spoutniks autoportants, entièrement réalisés en grillage plié : y compris les ouvertures, condamnations et systèmes de verrouillage. J'en suis très fier.
J’ai acheté spécialement du grillage 1.3 x 1.3 en fil de 1.8 mm, et pour le coup, ça coûte les deux bras, mais le résultat est vraiment très satisfaisant.
Chaque volière a son spoutnik d’un mètre de large avec 4 entrées condamnables et le devant qui s’ouvre totalement.
Seul le spoutnik le plus à gauche est séparé en deux : partagé par les deux volières de gauche.

Comme c'est fini, nous y installons tous les pigeons.
Maintenant il faut vider les volières des reproducteurs pour s'y attaquer : c'est le chantier suivant.



Passons maintenant de l’autre coté du jardin.
C’est là qu’une partie des reproducteurs logeaient ; bien au calme dans la verdure.
Ils ont quitté leur habitat pour habiter momentanément avec leurs petits dans les volières des pigeons qui voleront.
On est en pleine mue, donc de toute manière, personne ne sort : il n'y a pas de frustrés.

L'idée ici, est de construire des volières avec accès direct depuis l'extérieur, en remplacement d'une grande volière accessible par un sas.
En supprimant le sas, on a la place pour 4 volières d'un mètre sur deux. Je pense abriter 6 couples dans chacune.



Ici, pas trop de réflexion : on a la place d'être « souple » dans les dimensions.
Commence un gros travail de débroussaillage, démontage, nettoyage.

La pente du toit est revue pour donner la possibilité d’ouvrir des portes à l'avant (passage 1 mètre 90).
Le principe d’une ceinture basse en bastaing debout est gardé.
Cela permettra de poser des caillebotis à hauteur suffisante (16 cm) pour ne pas avoir à nettoyer trop souvent.



C’est prouvé, la luminosité a une influence directe sur le cycle de reproduction des oiseaux.
Ici encore, le choix d’une solution « claire » a été adopté.
L’orientation des volières est au nord-est et ce n’est pas idéal.
J’ai choisi de couvrir l’arrière en shingle, et d’utiliser à nouveau un panneau de plexiglas sur 1 mètre de large à l’avant.



Rapidement, les futurs locataires sont installés dans leurs nouveaux quartiers.
Les mâles s’en donnent à cœur joie pour attirer les femelles dans les nouvelles niches qu’ils ont choisies.
Le panneau tout à gauche est à moitie en plexiglas, pour accentuer le sentiment de tranquillité et de sécurité.



Chaque volière de reproducteur fait 1 mètre de large et deux mètres de profondeur.
La hauteur à l’arrière est d’environ 2 mètres 30, à l’avant 1 mètres 90.
Cela permet largement de passer sans se cogner - au moins pour moi (pas de commentaires…).

J’ai installé 6 cases par volière, mais elles ne sont pas toutes occupées.
Je pense que c’est une densité de population raisonnable, si on tient compte de l’arrivée des petits.
La case du bas n’est qu’à 15 cm du sol. L’expérience prouve que cela ne gène pas les pigeons de nicher en bas.
Les futurs petits pourront se réfugier sous l’installation après avoir quitté le nid, pour éviter l’ardeur de mâles trop excités.
Ci-dessous en exemple, la volière consacrée aux viennois.



Voici donc le résultat d’environ un mois de travail.
J’espère que vous avez apprécié ce petit reportage.

Bon vols à tous.

Bonjour Pierre
He bien...quand tu t'y mets tu ne fais pas dans la dentelle, autant pour les travaux que pour le compte rendu.
Ca semble bien plus fonctionnel, Bravo !

rien as dire mise a part bravo
sinon je passe quand tu veut pour voir ça de mes yeux car la ça ressemble étrangement a des installations de rêve
et si c'est bien réelle tu passe quand tu veut a la maison pour me faire les même

Bonjour ,
bonjour Pierre .

C 'est vraiment magnifique .
tout , depuis ton texte , tes photos , tes explications , ta façon de procéder et tes volières .
Merci .

houa, alors là Pierre, tu as bossé comme un fou, voila des installations très fonctionnelles et magnifiques en plus.
bravo bravo bravo

a très bientôt
nico

NICKEL!!!

Ça donne envie de bricoler...

Super travail vraiment.!
les abreuvoirs à eau courantes sont-ils faits maison? si oui je serais interressé par les plans

superbe pigeoniers

une très belle installation et bien pensée

bonsoir pierre c'est du 4 etoiles!!!!beau boulot a + jo

Salut
tes jeunes dans tes volières sont ils a l'abris de courants dair ? J'ai l'impression qu'il n'y a que les grilles qui les protègent ?
En tout cas c'est du boulot , et pouvoir réaliser tout ça c'est... quelquechose que j'aimerais pouvoir faire aussi ^^

Salut Akanabiss,tu me précèdes et je te rejoins dans cette remarque. C'est pas une impression les voliéres des jeunes semblent en plein vent.
Pierre je ne sais pas comment c'est exposé, mais les pigeons sont un peu "cavernicoles" ils préférent dormir sous une corniche contre un mur, a l'abris de la pluie et du vent que perché sur un fil en plein air. Dans le pigeonnier, le plus souvent il préfereront pour la nuit une position inconfortable dans un recoin sombre du pigeonnier a un perchoir le long du grillage ( perso j'en avais mis et je les ai supprimé parce que totalement boudé par les pigeons)
Mais peut -etre que tu as prevu des panneaux , ou tout autre protection, en tout cas ...tu devrais y penser au moins pour l'hiver.
Ceci n'enléve rien a la superbe de ta réalisation, et j'arrète là les compliments parce qu'avec tous ces èloges tu vas finir par avoir la grosse tête

Bonjour à tous,

Merci pour tous ces commentaires positifs.

Réponse à la question de Pascal :

Abreuvoir basés sur la solution proposée par "La Ferme de Beaumont".



Branchement d'un régulateur de pression à flotteur sur l'eau de la ville et raccordements d'abreuvoirs du type :


En utilisant leurs tuyaux, robinets et raccords :


Avec tout cela, on peut faire quelque chose de très propre. Un peu cher... mais vite amorti... et si confortable.

J'ai adopté cette solution il y a plusieurs années, avec 100 % de satisfaction.
Il n'y a qu'à nettoyer les abreuvoirs régulièrement pour enlever les algues et parfois les plumes (environ chaque semaine).
Les traitements sont dosés directement dans les réservoirs, en coupant l'arrivée d'eau de la ville pendant 1 journée.
J'ai juste ajouté un petit montage en grillage plié couvert qui permet de fixer les abreuvoirs à l'intérieur et d'éviter les fientes.
Attention : pas sécurité, prévoir 2 abreuvoirs pas volière, au cas où un des flotteurs resterait coincé par une graine en position "fermé" (ça arrive).

Réponse à la question d'Akanabiss et relayée par Daniel :

Là, je me cite :

Effectivement, je pense qu'ils préféreraient être plus "dans le noir", mais moi... je veux les voir.
Ils se perchent en général sur la série de perchoirs à gauche, peu ou pas au fond, coté vitré.

Cordialement.

Merci Pierre pour les tuyaux ,je pense que je vais installer un système avec l'eau du réseau ,j'ai peur que l'eau croupisse dans le réservoir .encore bravo

Salut pascal,
Dans le cas d'une distribution "d'eau permanente" il est bon de prévoir un systéme de purge du réseau pour deux raisons:
1- comme le souligne Pierre malgrés toutes les précautions il est trés difficile d'éviter que les abreuvoirs ne soient pas souillés aussi il est utile de pouvoir rincer l'installation de temps en temps pour eviter une contamination de tout le réseau.
2- par grand froid il est necessaire de purger pour eviter que tout explose. il faut alors des abreuvoirs classique de substitution que l'on videra le soir sauf si le pigeonnier est chauffé ce qui est rarement le cas !

Merci Daniel ,je pars en vacances surtout l'été mais je pense bricoler un système surtout pour éviter d'avoir recours à des amis ,en fait j'ai un peu de mal à faire confiance pour soigner mes pigeons .

Bonjour,

Effectivement, dans l'expression "corvée d'eau", on retient surtout le mot "corvée".
Nous - passionnés - on en profite pour jeter un œil ici, remarquer cela, etc.
Le copain qui fait cela pour dépanner, ça lui casse les vraiment pieds, et c'est tout.

C'est impressionnant de voir la quantité d'eau que les pigeons sont capables de boire.
L'eau courante, c'est donc vraiment la bonne solution (y compris pour nous).
Aujourd'hui, j'ai 9 volières à vérifier chaque jour. Ne pas avoir à s'occuper de l'eau, c'est un vrais plus.
Je profite du week-end pour remettre les trémies de grain à niveau, nettoyer les abreuvoir.

En ce qui concerne le gel, l'année dernière a été très froide en région Parisienne.
J'ai été embêté par le gel environ 3 semaines et j'ai du trouver des solutions alternatives.
Il faut bien penser à tout alimenter en tuyau plastic : au pire, cela gèle, mais cela n'éclate pas.

Il y a quelques années, j'ai commencé le même système, mais avec un réservoir en hauteur, que je remplissait régulièrement.
Cela ne croupissait pas (opaque), mais des moustiques avaient réussi à y élire domicile, malgré un couvercle.
Les crottes de moustiques bouchaient le trou d'alimentation des abreuvoirs (qui est du diamètre d'un trou d'épingle).

Avec le réservoir qui est hermétique (ou presque), cela ne peut plus se reproduire.
Je conseille aussi un robinet en sortie de réservoir, si on doit intervenir ou modifier le réseau des abreuvoirs.
Il existe aussi un filtre (voir photos) qui permet de ne pas envoyer de petites particule susceptibles de bloquer les abreuvoirs : dépense justifiée.

J'insiste une dernière fois sur la nécessité de jumeler le abreuvoirs dans chaque volière.
Si l'eau d'un des abreuvoirs est souillée, les pigeons iront boire l'eau propre dans l'autre.
De plus, un abreuvoir qui se bouche, ça arrive... les deux en même temps, c'est quasi impossible.
En période de moindre vigilance, ou si quelqu'un s'occupe des pigeons à votre place, cela peut sauver toute la volière d'une mort idiote.

Cordialement.

Pierre.